Certain-es ont peut-être remarqué que l’équipe de la CDC AL opère des transformations au niveau de ses pratiques relatives à la lutte contre les changements climatiques. En effet, l’équipe et plusieurs d’entre vous, avons partagés nos préoccupations respectives face à l’urgence climatique et à son impact sur les personnes plus vulnérables sur notre territoire. Nous le savons, c’est un enjeu qui touche directement le milieu communautaire, car si 1 % des plus riches de la population canadienne a des émissions de gaz à effet de serre 20 fois plus élevées que celles des 50 % les plus pauvres des Canadien-nes, il demeure que ce sont les communautés les plus marginalisées qui en subissent le plus directement les conséquences sur leur santé et leur milieu de vie (ilots de chaleur, mauvaise qualité de l’air, faible accès au transport et aux espaces verts et logements inadaptés, etc.). (Mayrand, Lettre à un-e jeune écologiste, Rebelles Climatiques, 2022, p. 98) Les phénomènes météorologiques extrêmes ne font que s’additionner aux inégalités sociales et raciales déjà vécues par plusieurs personnes sur notre territoire.
C’est en ce sens que l’équipe de la CDC AL prend davantage conscience du sens de la transition socioécologique, soit « Le passage vers un état socialement plus juste, inclusif et écologiquement viable, grâce à la transformation de nos pratiques démocratiques, de nos modes de production, de consommation, de vivre-ensemble et de nos représentations, et s’appuyant sur l’établissement de rapports sociaux porteurs de justice sociale et d’inclusion ». (Audet et al. 2015, cité dans Guay-Boulet, Martin-Déry et Huot, 2021, p. 24). Le milieu communautaire de l’agglomération de Longueuil œuvre déjà fortement pour la justice sociale. La question est maintenant de savoir comment y inclure plus consciemment la dimension de justice climatique.
En plus de s’informer sur le sujet, de diffuser ses apprentissages et soutenir les initiatives du communautaire qui favorisent l’autonomie, l’autosuffisance et l’autodétermination, l’équipe de la CDC AL souhaite faire ce qui est en son pouvoir pour réduire au mieux son empreinte écologique et ce, un petit geste à la fois. Que ce soit lors des réunions, des rencontres collectives ou dans nos déplacements, voici quelques exemples de ce changement de pratiques :
- Utilisation de la bicyclette pour nos déplacements et installation d’un rack à vélo pour les employé-es ;
- Remboursement plus élevé des frais de transport pour le covoiturage ;
- Élimination des contenants de plastique à usage unique ;
- Utilisation de contenants, verres, assiettes, tasses réutilisables ;
- Menu végétarien lors des grandes rencontres (l’empreinte de la production de viande est de loin supérieure à celle des protéines végétales.) ;
- Etc..
Les gestes individuels ne remplacent pas les changements structuraux et sont complémentaires. Nous sommes conscient-es des limites de leur portée. C’est pourquoi nous soutenons l’action communautaire autonome en matière de logement, mobilité, alimentation et vivre ensemble sont au cœur de la solution. Selon Jean-Raymond Panet, de Vivre Saint-Michel en Santé, il s’agit de combiner la lutte pour la fin du mois à la lutte pour la fin du monde. Embarquer dans le mouvement pour une transition juste signifie de réfléchir ensemble à la manière de travailler collectivement pour renforcer l’autodétermination et l’autosuffisance de nos communautés locales et faire en sorte que les impacts des changements climatiques sur les personnes les plus vulnérables puissent être au mieux évité.
C’est le jour de la Terre le 22 avril prochain ! Ne manquez pas la Grande manifestation du jour de la Terre, ce samedi, à Montréal. C’est un moment important pour faire entendre nos revendications auprès des gouvernements et pour que s’accélèrent les mesures publiques pour faire face à l’urgence climatique.
Texte écrit par Marie-Ève Campbell, agente de développement et recherche à la CDC AL