COMMUNIQUÉ DE PRESSE
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
1er juillet : la Maison La Virevolte appréhende une nouvelle crise du logement à Longueuil.
Un taux d’inoccupation inquiétant pour les locataires de Longueuil.
Longueuil, le 19 juin 2019. À l’aube du premier juillet et de la vague des déménagements dans un contexte où le taux d’inoccupation des logements se situe à 2,0%[1] à Longueuil, la Maison La Virevolte craint le retour d’une crise du logement touchant tout particulièrement les familles, les jeunes, les personnes appartenant à une communauté culturelle et issues de l’immigration, les personnes à l’aide sociale et les femmes monoparentales. La pénurie de logements annoncée risque en effet d’accroître la pression déjà considérable sur les épaules des familles qui ont de la difficulté à se trouver un logement adéquat pour se loger.
Pour certains propriétaires, le contexte de pénurie de logements disponibles crée un rapport de force favorable et ouvre toute grande la porte à des augmentations injustifiées du coût des loyers. D’autres en profitent pour poser des questions intrusives et abusives aux locataires ou encore exiger des paiements de loyer d’avance, allant même jusqu’à discriminer sans vergogne certaines catégories de locataires. Ces phénomènes sont en effet les effets pervers souvent observés dans une situation de rareté de logements en milieu urbain. À cet effet, Guy Levesque, coordonnateur de la Maison La Virevolte, souligne que : « Dès 2001, la Maison La Virevolte s’est impliquée activement dans la lutte pour le droit au logement, en pleine crise du logement à l’époque, car les familles membres de l’organisme étaient souvent victimes de discrimination. Encore aujourd’hui, on ne compte plus les histoires d’horreur. J’ai même entendu une membre me dire qu’un propriétaire lui avait lancé au visage qu’il aimait mieux louer son logement à un homme seul avec un chien qu’à une femme monoparentale avec enfants ».
La condition des logements qui se dégrade et leurs prix qui augmentent.
Un obstacle important se dressant également devant les familles à la recherche d’un logement est d’en trouver un de qualité et en bon état. Plus de 53,5% du parc locatif du Vieux-Longueuil s’est construit entre 1961 et 1980.[2] L’état vieillissant des logements disponibles devient ainsi un enjeu de taille qui s’ajoute et vient exacerber les impacts de cette crise du logement annoncée. Plusieurs locataires vivent dans des logements qui sont en mauvais état, qui ont besoin de rénovations, qui sont aux prises avec de la moisissure, des logements mal isolés, mal chauffés ou bien non sécuritaires. Certains locataires mal-logés vivent dans des conditions de vie inacceptables et l’insalubrité de leur logement est à un tel point qu’il a un impact néfaste sur leur santé physique et mentale. On estime à 8,3% le nombre de ménages locataires dont le logement a besoin de réparations majeures dans le Vieux-Longueuil[3].
Autre défi non négligeable quand vous êtes à la recherche d’un logement : en trouver un accessible à votre budget, car le prix des logements ne cesse d’augmenter, la rareté ayant comme principal impact de faire augmenter le prix des logements en fonction du marché de l’offre et de la demande. C’est ainsi que plus de 33,2% des locataires du Vieux-Longueuil paient plus de 30% de leur revenu mensuel pour se loger tandis que 19,6 % d’entre eux consacrent 50% et plus de leur revenu pour se loger[4].
Il n’est pas étonnant que dans une telle situation, plusieurs locataires s’appauvrissent ou bien vivent des difficultés financières importantes et dans certains cas sont même incapables de couvrir leurs besoins essentiels avec l’argent qui reste après avoir payé le loyer, Charles Lemieux, président du conseil d’administration de la Maison La Virevolte fait remarquer que : « Plusieurs familles fréquentant notre organisme ont vu leur qualité de vie se détériorer dans les dernières années, particulièrement dû à l’augmentation consécutive des coûts liés au logement. De plus en plus de familles ont peine à joindre les deux bouts et elles se présentent chez nous avec une multitude de besoins liés aux nécessités de base, comme se nourrir et se vêtir».
Longueuil : une Ville qui doit en faire plus en matière de logement social
Si on porte attention en déambulant dans les rues de Longueuil, on peut constater, dans plusieurs quartiers, un nombre impressionnant d’immeubles abandonnés et placardés et de terrains désaffectés qui donnent une allure de zone de guerre à certains pâtés de rues. Il est consternant de constater que dans le seul district de Coteau Rouge, nous avons dénombré trois immeubles abandonnés et un terrain laissé vacant,[5] et ce dans un décompte qui ne se veut pas exhaustif.
Il est à noter que ce district est représenté par Madame Monique Bastien, conseillère municipale, qui est entre autres vice-présidente de la Commission de l’habitation et du logement social de l’agglomération de Longueuil, membre du Comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement du Vieux-Longueuil et membre de la Commission du développement social : Famille, affaires sociales, logement social, immigration, action communautaire et condition féminine.
Avec une feuille de route aussi impressionnante et la multitude de dossiers importants qu’elle pilote, Madame Bastien est assurément bien placée pour savoir que la Ville de Longueuil doit et peut en faire plus en matière de logement social. Guy Levesque, coordonnateur de la Maison La Virevolte affirme à cet égard que : « Force est de constater que nos élus municipaux manquent cruellement d’engagement politique et de vision en matière de logement social. Depuis les dernières élections, nous assistons malheureusement à des joutes partisanes sans envergure plutôt qu’à la mise en place de mesures concrètes visant à améliorer le bien-être de la population de Longueuil. Il faut que ça change, ça suffit. Il faut mettre les vrais enjeux sur la table et le logement social en fait partie ».
La Maison La Virevolte considère que l’heure est grave et que la situation nécessite une intervention municipale afin que la Ville de Longueuil mette en place toutes les mesures nécessaires afin d’acquérir les terrains laissés vacants afin de créer une réserve foncière destinée à soutenir le développement de logements sociaux sur le territoire. C’est de cette façon que nous pourrons contrer les effets dévastateurs d’une nouvelle crise du logement bel et bien amorcée. Nous considérons également que la Ville de Longueuil devrait se munir de mesures d’hébergement d’urgence afin de soutenir les locataires qui risquent de se retrouver à la rue faute d’avoir trouvé un logement au 1er juillet et d’en faire la promotion auprès des citoyens et citoyennes de Longueuil dans les plus brefs délais.
La Maison La Virevolte un organisme au cœur de sa communauté
Rappelons que la Maison La Virevolte est un organisme communautaire qui accompagne les familles de l’arrondissement du Vieux-Longueuil depuis maintenant plus de 34 ans, en brisant leur isolement et en les soutenant dans l’exercice de leur parentalité et en favorisant le développement des enfants. La défense collective des droits économiques et sociaux des familles, dont le droit au logement, font partie intégrante de la mission de l’organisme depuis sa fondation. La Virevolte réunit plus de 1020 membres représentant plus de 285 familles sur le territoire.
[1] Le taux d’inoccupation, soit la proportion des logements locatifs non loués et disponibles à la location, est l’un des indicateurs clés de l’analyse des besoins en matière de logements locatifs, on estime que le seuil d’équilibre reconnu est de 3%.
[2] Voir Dossier Noir 7e édition, Logement et pauvreté à Longueuil, source Statistique Canada recensement 2016 commende spéciale, Front d’Action Populaire en Réaménagement urbain, p.2.
[3] Voir Dossier Noir 7e édition, Logement et pauvreté à Longueuil, source Statistique Canada recensement 2016 commende spéciale, Front d’Action Populaire en Réaménagement urbain, p.2.
[4] Voir Dossier Noir 7e édition, Logement et pauvreté à Longueuil, source Statistique Canada recensement 2016 commende spéciale, Front d’Action Populaire en Réaménagement urbain, p.1.
[5] Voir photos en annexe.